Grammar Nazi Explicit Content

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Neuroscepticisme (1) : référence textuelle

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Au cours de la seconde guerre mondiale, plusieurs groupes pharmaceutiques (dont Bayer) se sont associés sous le nom d'IG Farben pour créer de nouvelles armes chimiques. La plus connue de ces armes est le Zyklon-B, destinée à des exécutions massives top secrètes. IG Farben, contrairement à Bayer ou Hugo Boss, a été démantelé à la fin de la seconde guerre.

 

Du moins, selon la version officielle...

 

A l'époque où les gaz moutardes décimaient les tranchées, où la cocaïne était distribuée comme le premier soda de l'histoire et l'héroïne comme un sirop pour la toux, les groupes pharmaceutiques se développaient dans toutes les filières : le pétrole, l'armement, l'agronomie, le divertissement...

 

En Allemagne, les tensions résiduelles de la première guerre leur ont permis d'amener au pouvoir un chef de guerre, qui détourna l'attention de leurs activités. Leur objectif était évident : expérimenter leurs inventions à plus large échelle, afin de se préparer plus efficacement au contrôle global.

 

Leur succès ne se fit pas attendre : développement de l'informatique, de l'internet, des vaccins ARN, des OGM et de la téléphonie mobile. Tout fut rendu accessible au citoyen lambda, avec l'aval des plus grands groupes d'études, LEUR aval ! Mais cela ne leur suffisait pas. Il fallait légitimer un organisme de contrôle à l'échelle mondiale. C'est ainsi qu'à la fin de la seconde guerre fut créée l'ONU et ses différentes structures : le GIEC (climat), dont la tâche est d'alimenter la peur en prédisant des catastrophes à l'échelle planétaire ; l'OMS (santé), qui assurent le suivi médical de tout être vivant, notamment par l'administration de vaccins ; les casques bleus (conflits), qui effacent toute trace des implications pharmocologiques dans les différents conflits de par le monde.

 

Aujourd'hui, ils ont libéré un virus peu offensif mais à la propagation rapide, afin de dispenser à la population mondiale un "vaccin". Ce vaccin contient une quantité de métaux lourds suffisante pour raisonner à la fréquence de 60 GHz (micro-onde)**. Cette fréquence est relayée dans les ondes de la 5G, qui leur donne accès à la position et aux données vitales de n'importe quel individu vacciné à 30000km à la ronde.

 

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Dans des récits de ce type, il est difficile de trier le fait, l'hypothèse et la fiction. Pour peu que l'on dispose d'un moteur de recherche rôdé à ce genre d'exercice, et la décence de chercher des sources contradictoires, dans plusieurs langues, on finit par douter de tout.

 

Et pour cause, l'histoire qui précède est invérifiable. Certains faits sont attestés (disons sur Wikipédia, mais que vaut Wikipédia...?) : en gros tout ce qui a trait à la drogue et aux armes chimiques. Ce qui n'est pas rien.

 

Entre deux faits avérés (mettons Bayer et Hugo Boss), j'ai glissé un fait invérifiable (l'extension de la Big Pharma dans l'entre-deux-guerres). Et comme preuve de ce dernier, j'ai avancé un fait connu (les génocides au Zyklon-B). A partir de ce syllogisme douteux, j'ai procédé de la même façon : deux faits avérés (la cocaïne dans les boissons sucrées et le sirop d'héroïne) ; un fait invérifiable (Hitler était un pion au service du lobby pharmaceutique) ; et comme preuve de ce dernier, un fait connu (l'informatique né avec ENIGMA - j'ai vu le film récemment). A partir de là, mon récit ne veut plus rien dire. Avec la pratique, j'apprendrai sans doute à mettre en rapport des faits et des hypothèses plus étayés, à pondre des scénarii plus vraisemblables... Mais pour l'heure, je m'astreins à la théorie.

 

Attention ! Je ne dis pas que le récit qui précède est faux. Je l'ai inventé, mais par croisement de sources. Un récit reste un récit. Je souligne une tendance à faire se croiser des faits attestés (ou considérés comme tels) avec des faits invérifiables, et à les relier au moyen d'un fait connu, peu importe qu'il soit avéré ou non. Vous pouvez, de cette façon, découper de nombreux paragraphes du site SOTT :

 

- Sous le prétexte fallacieux  d'un système national de santé au bord de la rupture, le gouvernement envisagerait de mettre en place des règles plus strictes, notamment le port obligatoire du masque à l'extérieur, l'introduction de couvre-feux et l'interdiction de ce qu'on appelle les « bulles étendues », dans lesquelles les Britanniques sont autorisés à rencontrer une seule personne qui n'est pas issue de leur foyer (M.K. Scarlett, 13/01/2021).

 

- Les ondes de la 5G empêchent les poumons de pouvoir assimiler l’oxygène, ce qui provoque des pneumonies, appelées par nos autorités Corona Virus.

 

-La « guerre contre le coronavirus » n'est pas une lutte contre la maladie et ne repose pas non plus sur sa prévention. Si la « pandémie » se limite à l'impact d'une grippe saisonnière, on constate, suite aux mesures prises, une dégradation globale de la santé des individus, confirmant ainsi que cette hostilité est bien une guerre contre les populations.

 

J'ai choisi trois extraits abordant le même sujet, chacun sous un angle différent, chacun d'un.e auteur.e différent.e. (deux pigistes de SOTT, l'une française, l'autre canadien, plus un commentateur). Dans chaque cas, un fait invérifiable (prétexte fallacieux, effet des ondes, guerre contre les populations) est mis en rapport avec un fait connu (rupture du système de santé, pneumonies - symptômes du covid 19 -, faible taux de mortalité). Ce rapport est ensuite démontré au moyen d'un fait attesté (mesures liberticides, coronavirus, santé globale) ou présenté comme tel.

 

 

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Ce procédé me fait penser au syllogisme aristotélicien ; à savoir, une forme de discours qui introduit une conclusion au moyen de deux prémisses, dont l'une contient l'autre :

 

- prémisse mineure > Socrate est mortel

- prémisse majeure > Tous les chats sont mortels

- conclusion > Socrate est un chat

 

Toute logique mise à l'index, cette forme se signale dans le discours par sa progression thématique. Le thème mineur (Socrate) introduit une information (sa mortalité). Un nouveau thème, majeur cette fois (un pluriel), introduit la même information. La conclusion met ainsi les deux thèmes en rapport. Le second devenant l'information qu'apporte le premier.

Note : dans la suite de ce billet, les quatre termes en gras seront en italique.

 

La ressemblance, à vrai dire, s'arrête là. Un syllogisme reste vérifiable et/ou réfutable, dans ses faits comme dans sa logique. Ce n'est pas le cas dans les exemples qui précèdent, ni dans cet extrait :

 

Les essais des vaccins COVID 19 semblent avoir causé une certaine confusion. Espérons que cet article pourrait (sic) aider à clarifier un peu les choses. Les gens semblent vraiment croire que les vaccins COVID 19 ont fait l'objet d'essais cliniques et se sont avérés à la fois sûrs et efficaces. Cette croyance est tout simplement fausse. (moi qui souligne et met en gras)

 

Iain Davis pour le Gardian Off,

traduit par L'Echelle de Jacob,

reposté dans SOTT le 4 janvier 2021

 

Ici, la progression thématique s'effectue au moyen d'un thème central, les essais des vaccins : 1/ ils causent la confusion ; 2/ ils n'ont pas fait l'objet d'essais sûrs et efficaces. Ce que le texte dit en substance. Mais pour ce faire, l'auteur introduit un nouveau thème, qu'il fait passer au premier plan : la croyance. C'est cette dernière qui, en définitive, est fausse.

 

Dans cette introduction de Iain Davis, la référence dans le texte a été déplacée. Ici, c'est gros : le thème de départ (les essais des vaccins) devient une information (les essais cliniques auxquels les gens semblent croire) dans la troisième phrase. A deux nuances près, ce serait comme dire "Socrate est mortel" puis "les gens semblent croire que Socrate a réellement existé et qu'il est mort". C'est lourd. Et surtout, cela ne mène nulle part.

 

Le paragraphe s'achève sur une progression linéaire : l'information, croire que les vaccins blablabla, (re)devient le thème dans la dernière phrase. Ce procédé est le plus répandu dans le discours. La phrase précédente l'utilise. Sauf que dans le texte de Iain Davis, l'information n'est pas nouvelle. Dire d'une croyance qu'elle est fausse, après l'avoir introduite comme croyance, est rhétorique.

 

Ce paragraphe, sous couvert d'affirmer l'inefficacité des essais des vaccins, reprend la référence introduite, et la déplace dans le texte, tantôt comme information nouvelle, tantôt comme nouveau thème. Façon d'écrire lourde et dérangeante, que le site SOTT ressert de cent façons.

 

 

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Pour permettre un déplacement de la référence dans le texte, il faut du texte, beaucoup, et les deux premières citations dans ce billet ne font qu'une phrase. Dans la troisième, en revanche...

 

La « guerre contre le coronavirus » n'est pas une lutte contre la maladie et ne repose pas non plus sur sa prévention. Si la « pandémie » se limite à l'impact d'une grippe saisonnière, on constate, suite aux mesures prises, une dégradation globale de la santé des individus, confirmant ainsi que cette hostilité est bien une guerre contre les populations.

 

J.C. Paye & T. Umay — Mondialisation.ca

cité par Sott.net

 

...La "guerre contre le coronavirus" est ici le thème central : suite aux mesures prises en est dérivé ; hostilité en est dérivé également, comme le signale la fin du texte en rappelant le mot "guerre". En analyse de discours, on parle de progression à thèmes dérivés.

 

Comme dit plus haut, la progression linéaire est la plus courante dans le discours. Or, si on lit la fin de l'extrait comme une progression linéaire, c'est l'information une dégradation globale de la santé des individus (les auteurs qui mettent en gras) qui est reprise par hostilité.

 

Dans le texte, ce n'est pas le cas : hostilité fait référence à la "guerre", déclarée par Macron, qui est le thème central. Mais sans cette précision, le lecteur comprend que hostilité fait référence à la dégradation globale de la santé des individus. Dans les faits, cette précision n'arrive qu'APRES la progression linéaire.

 

Il y a eu un déplacement de la référence textuelle, bref, lâche, hypocrite, sournois et sans poésie. La dégradation de la santé (à démontrer, même si j'y crois volontiers) est reprise comme une violence directe, de l'hostilité... sauf que cette hostilité reprend, en fait, les mesures prises, suivant la progression initiée par le texte.

 

Le résultat est que le lecteur ignore s'il doit prendre hostilité dans un sens métaphorique (une guerre est hostile par nature) ou littéral (les mesures visent à affaiblir la population).

 

Quid de l'auteur ?

 

Et au milieu, le fait connu, l'impact relatif de la pandémie.

 

 

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Un petit dernier, pour oublier le COVID et ses mesures désastreuses sur l'environnement social :

 

La (sic.) NOAA et la NASA semblent toutes deux d'accord, si vous lisez entre les lignes, avec le fait que la (sic.) NOAA affirme que nous entrerons dans un « véritable » grand Minimum solaire à la fin des années 2020, et que la NASA considère ce prochain cycle solaire (25) comme « le plus faible des 200 dernières années », l'agence établissant une corrélation entre les périodes d'affaiblissement solaire précédents et les périodes prolongées de refroidissement globalcomme on peut le lire ICI.

 

M.K. Scarlett pour Sott.net

 

On serait malheureux de parler de SOTT sans aborder la section "refroidissement climatique".

 

Le dernier lien (on peut le lire ICI) présente une thèse publiée par la NASA en 2001. Il y est relaté la corrélation établie entre une faible activité solaire et un refroidissement global au 18ème siècle.

L'avant-dernier, récent, explique que nous entrerons dans une période de faible activité solaire, devant faciliter l'exploration spatiale au cours de la prochaine décade.

Le premier, en revanche, ne renvoie pas à la source qu'il est censé citer (le NOAA), mais à la source qui cite ce qu'il est censé affirmer (electroverse.net)...

 

...résumé : l'activité solaire va augmenter dans les prochaines années (nous sommes au point le plus bas actuellement), avec un pic en 2026, puis va chuter les suivantes, avec un creux en 2032, reproduisant un cycle solaire de onze ans environ. Après quoi, les données du NOAA continuent de chuter, encore et encore, jusqu'à n'être qu'un zéro reproduit à chaque ligne jusqu'à la fin du tableau (décembre 2040). Et l'auteur d'electroverse.net devient fou.

 

L'explication, on vient de la donner : les prédictions ne s'étendent que sur un seul cycle solaire (entre onze et quinze ans), lequel se termine, comme il s'est terminé en décembre 2020, par l'activité la plus faible. Il est sans doute impossible de prédire le prochain cycle sur le même modèle. Les résultats décroient donc, jusqu'à s'arrêter sur l'activité solaire la plus basse possible (quoique supérieure, dans son estimation haute, à la valeur actuelle).

 

En dehors de quoi, le NOAA n'affirme pas que nous entrons dans un minimum à la fin des années 20, mais le prédit au début des années 30. En 2026, il risque de faire putain de chaud.

 

La phrase se découpe en quatre informations :

 

1/ La (sic.) NOAA et la NASA semblent d'accord.

2/ La (sic.) NOAA affirme que blablabla...

3/ LA NASA considère ce prochain cycle blablabla...

4/ L'agence établit une corrélation... ...refroidissement global.

 

Pourquoi une seule phrase plutôt que quatre ? Le reste de l'article est clair, dans un style journalistique épuré. Mais ici, l'auteure alourdit son propos jusqu'à le rendre invérifiable. Par quatre fois, le NOAA et/ou la NASA devrait être le thème. Par trois fois, le déclin de l'activité solaire devrait être l'information. Sauf que l'information que l'auteure souhaite introduire, c'est le refroidissement fin 2020. Et la phrase de s'étirer très péniblement jusqu'à ce dernier.

 

Et pour ce faire, l'auteure déplace immédiatement le premier thème (la (sic.) NOAA) en information. On croirait que cela est dû à un mauvais style, ou à un manque de pratique de l'écriture, et non. C'est juste de la manipulation.

 

Il est aisé d'obtenir les données du NOAA. Il est aisé de vérifier que l'activité solaire joue sur la température (le contraire serait étonnant). Rien qui nécessite de lire entre les lignes (souligné par l'auteure), seulement des connaissances, qu'il aurait été de bon goût de partager avec un lectorat.

 

 

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La manipulation de texte survolée ici n'a rien d'un tour de prestidigitation. Je crois bien l'avoir corrigée chez moi plusieurs fois en écrivant ce billet. Elle est maladroite. Sans doute en va-t-il de même chez les auteur.e.s et sources de SOTT. Le manque de compétence, de connaissances, de contact avec les faits, de recul face aux sources, produit dans ces articles ce qu'il produit chez moi : un déplacement de la référence dans le texte.

 

Dans la théorie, ce n'est que reprendre un thème sans ajouter d'information nouvelle. Ce qui revient généralement à ne rien dire.

 

Dans la pratique, cela reste de la manipulation.

 

 

 

[suite dans : Neuroscepticisme (2) : affectivité]

 

 


* Note liminaire : Neuroscepticisme est un ouvrage de Denis Forest paru en 2014 aux éditions Ithaque. Cet ouvrage n'a rien à voir avec ce qui suit.

** Ci-joint un commentaire trouvé sous la vidéo qui traite de ce sujet : "Le 60 Ghz c'est du WiFi... IEEE 802.11ad aussi. Votre four micro-ondes vous en inondent depuis des années et vous êtes encore vivant..." (note : les micro-ondes sont des fréquences comprises entre 2 et 1000 Ghz).

 



25/01/2021
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