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Marrant, le libéralisme

Une errance de trop sur le net, et voilà sur quoi on tombe (nb : de grâce, ne lisez pas) :

 


 

 

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Loi du plus faible

 

De Wikiberal

La loi du plus fort ou son renversement, la loi du plus faible, ont exactement le même fondement moral : le collectivisme, la soumission des intérêts particuliers aux intérêts d'un groupe, l'avènement des faux droits.

Droit du plus fort ou droit du plus faible, dans le sens où un droit puisse découler uniquement du fait qu'on est le plus fort ou le plus faible, ne sont pas des notions juridiquement acceptables, le libéralisme ne définissant pas le droit en termes de rapports de force (ce qui ne signifie pas que le droit ne puisse pas être appliqué par la force).

Il ne faut pas confondre la loi du plus faible et le "droit du plus faible", qui est le respect des minorités dans leurs droits légitimes (c'est dans ce sens qu'Alain Madelin a écrit Le Droit du plus faible). Dans un cas, on ne cherche qu'à dominer en renversant les rôles, dans l'autre on répond à l'exigence d'isonomie.

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1La domination des faibles

2Voir aussi

3Citations

4Notes et références

 

La loi du plus faible s'exprime par exemple avec le "politiquement correct", la reconnaissance du faible comme victime d'un fort, forcément coupable. Si je suis pauvre c'est la faute des riches, si j'habite un pays du Tiers-Monde, je suis un opprimé, si je suis une femme, je suis victime du machisme des hommes, etc. On en vient à réclamer des privilèges spéciaux pour les soi-disant "plus faibles", victimes du "racisme", de la société, du capitalisme, etc. La pratique politique ou sociale réduit alors la liberté d'expression autoritairement (par la loi) ou subrepticement (par l'auto-censure) : certaines religions ne peuvent plus être critiquées, certaines populations ou certaines coutumes ne peuvent plus être moquées, uniquement parce qu'il s'agit de minorités. Un "effet cliquet" permet de passer d'accommodements raisonnables, destinés à satisfaire une minorité au nom de la "paix sociale", à des exigences toujours croissantes, permettant ainsi à la minorité d'imposer sa propre loi, un droit particulier issu de ses vues religieuses, sociales ou ethniques...


Ce texte, qui se présente comme une entrée d'encyclopédie, fait penser à une satire ou un pamphlet, dans tous les cas à un texte où celui qui écrit use de sa subjectivité en vue d'obtenir le rejet ou l'adhésion du lecteur. Les passages surlignés en jaune illustrent cette subjectivité de différentes façons :

- Un terme comme "avènement" à la ligne 2, employé dans son sens figuré, est emphatique. On peut penser qu'il s'agit d'une tournure commode, pour exprimer l'idée que c'est à partir de ce moment que débutent les faux-droits. Seulement, désigner l'invention de droits comme le début d'un règne fait écho au reste du texte, et notamment à l'intitulé "la domination des faibles".

- Le nombre important d'adverbes : par exemple "soi-disant" (sic., dernier surligné) est employé comme modalisateur : en son absence, le propos tenu, dans le texte, serait le même. Ici, du fait que soi-disant (sic.) fait double-emploi avec les guillemets qui suivent.

- Ces guillemets, on les retrouve plus loin avec "racisme" et "paix sociale". Des guillemets servent à rapporter des propos lus ou entendus, par exemple "effet cliquet", entre "racisme" et "paix sociale", qui renvoie à un concept économique (James Duesenberry, 1949 ; nb : il faudrait alors écrire l'effet cliquet, avec source et sans guillemets). Sauf qu'ici, ces guillemets marquent un refus de l'auteur d'assumer ce qu'il énonce (selon l'expression "mettre des guillemets"). Lorsqu'elle n'est pas prise en charge, une expression est généralement renvoyée à une opinion courante, ce que l'on appelle la doxa. C'est le cas, dans ce texte, de "politiquement correct". Mais par la suite, c'est le sujet "on" qui va prendre en charge les expressions entre guillemets, sans plus de précision. 

- Mais le procédé pour moi le plus évident reste la négation "ne...que..." (juste avant l'illustration). Cette négation est dite restrictive en grammaire, du fait qu'elle ne nie pas ce qui est déclaré, mais restreint la portée de l'affirmation uniquement à ce qui est déclaré (On NE mange QUE des lézards signifie qu'on ne mange rien d'autre, contrairement à On mange des lézards). Or dans le texte, cette négation sert à renforcer l'affirmation. Elle perd, du coup, son rôle restrictif et devient rhétorique (un peu comme l'illustration, qui enfonce tellement de portes ouvertes qu'elle perd son rôle d'illustration).

Tous ces procédés, sous une étiquette Wiki, font penser à une satire ou à un pamphlet. Le label Wiki est associé (dans mon esprit) à une neutralité, que produit la confrontation de différents points de vue. Comme ces emplois connotent péjorativement l'objet auquel ils sont attachés, j'ai réellement pensé à une satire au départ, et ai lu ce texte à la recherche d'ironie. Mais d'ironie, point. Soit. C'est un pamphlet. Je mets alors tout ce mépris mal dissimulé au compte d'un manque d'expérience de l'auteur. La curiosité m'a envahi. La procrastination me saisit. J'adore les pamphlets. Je fouille le site : propriété, individu, anarchie capitaliste, faux droits, réchauffement climatique... Aïe :

 


Réchauffement climatique

 

De Wikiberal

 

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Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire ou, par anglicisme, réchauffement global (anglais : global warming), est un phénomène d'augmentation, à l'échelle mondiale et sur plusieurs années, de la température moyenne des océans et de l'atmosphère. Ce phénomène désigne tant l'augmentation présumée depuis la fin du XXe siècle que la continuation présumée de cette augmentation dans le futur.

Cet article se propose d'examiner ce phénomène d'un point de vue sceptique (dans le sens originel de sceptique : celui qui examine sans parti-pris).

 

1Doutes sur la réalité du réchauffement

2Doutes sur l'origine humaine du réchauffement

3Doutes sur l'opportunité de « prendre des mesures » pour y remédier et sur les mesures préconisées

4Doutes sur les intentions de ceux qui préconisent des mesures

5Vers de nouveaux mythes interventionnistes avec l'anthropocène

...


L'illustration et la citation qui l'accompagne sont justifiées plus loin dans le texte par une hypothèse scientifique. Elles ne contreviennent pas, de ce point de vue, à l'absence de parti-pris affirmée juste au-dessus (je déconne) :

 

"Une cause possible des changements climatiques (outre la variation de l'orbite terrestre) est l'activité solaire ; en effet, le soleil transmute de l'hydrogène en hélium, en libérant à chaque seconde une énergie considérable, en raison de la loi d'Einstein : dE = dMc². Il devient inexorablement une géante rouge, ce qui fait qu'à long terme (si l'on compte en milliards d'années), le réchauffement est une certitude."

 

Mon blocage sur ce texte commence au mot "anglicisme", dans la première phrase, et à la parenthèse qui suit "(anglais : global warming)".

L'expression "réchauffement global", toute généalogie mise de côté, n'est pas un anglicisme. L'adjectif "global" est dérivé du nom "globe", qui désigne communément la représentation de notre planète, avec tous ses continents. Il provient du latin globus, que l'on retrouve dans de nombreux termes franco-français, comme "globule" ou "globuleux". Alors pourquoi arguer que cette expression, quand bien même ce serait le cas, est issue de l'expression anglaise global warming ? Qu'en est-il de l'expression "dérèglement climatique" ? Sacrée absence pour un "article de qualité", non ? Plus encore, cette expression aurait donné du grain à moudre à la citation qui suit :

 

"L'homme est vu par les écologistes comme un élément étranger à la nature, qui ne fait que la perturber. La richesse humaine pour eux ne peut être que « naturelle » et non créée par le travail ou l'épargne, d'où leur comportement malthusien."

 

Pour comprendre comment cette citation parvient à ne pas se contredire elle-même, il faut avoir lu l'Anti-Nature (1974) de Clément Rosset, je pense. Une chance pour moi. Ci-fait, je ne suis pas plus renseigné sur les "écologistes" dont il est question, mais bien prêt à cracher à la figure de quiconque me traiterait d'élément étranger à la nature.

Ecologiste désigne trois types d'individus (qui peuvent très bien n'en former qu'un seul) : les écologues (l'écologie est une science), les adeptes de la théorie Gaïa (James Lovelock, 1974), jusqu'aux plus modérés, et les écologistes politiques (parti des Verts par exemple). J'ai l'air de pinailler comme ça... mais en fait oui.

Peu importe que les écologistes soient diplômés, religieux, militants ou les trois, le vrai problème, c'est que le point de vue prêté à l'écologiste dans cette citation n'existe nulle part ! J'insiste. Je n'ai pas tout lu, mais il suffit de chercher sur le net, et de ne rien trouver, pour s'en rendre compte. Nulle part dans la tessiture textuelle de la toile profonde il est mentionné que l'homme soit étranger à la nature, à part dans cette citation. Encore moins chez les écologistes, qui définissent un organisme, son activité et son environnement comme un tout indivis. Alors pourquoi, nom de Dieu ! Et surtout, comment ? Comment arrive-t-on, avec un tel préambule, à mettre en opposition richesse ""naturelle"" (avec ces guillemets de m...) et richesse "créée par le travail" ? Et quel rapport avec le fait que je ne fasse pas de gosse !? C'est pas une richesse naturelle les gosses ?! Pauv'con va.

 

Toutes ces questions devraient normalement être balayées d'un clic sur une croix. Mais j'ai déjà perdu un bon moment sur ce curieux site. J'y ai trouvé des données issues de différentes époques, langues et domaines, épurées, synthétisées, vulgarisées, mises en page sous une forme pédagogique, mû sur les forums par des débats brefs et pointilleux, dans le but de faire partager toute une philosophie. Tout ça ! Aussi je me demande : comment passe-t-on, de si nobles moyens, à ça ?

J'étais prêt à plonger tête baissée dans la lecture de Locke, Hobbes et Montesquieu, lorsque me revient à l'esprit l'article "propriété", le seul sur lequel je n'ai pas immédiatement pensé à faire un papier. Pour autant, je suis certain qu'il est en majeure partie rédigé par le même auteur. On y retrouve, saupoudrés avec modération, tous les ingrédients vus plus haut : 

- termes emphatiques : "Ayn Rand persifle le concept de propriété comme convention sociale" (trop fort, au vu de la citation qui l'accompagne) ;

- modalisateurs qui déservent le point de vue adverse : "Son apologie de la propriété [à Benjamin Constant] est en fait utilitariste et non jusnaturaliste" (le "en fait" ne sert à rien, il est rhétorique) ;

- guillemets pour marquer un terme que l'on refuserait d'énoncer a priori : "...en imposant des droits d'utilisation aux utilisateurs potentiels de leur "propriété"" (i.e. propriété intellectuelle).

- Négation Restrictive Rhétorique : "Pour Rousseau, la propriété n'est qu'une convention sociale" (si vous enlevez la négation dans cet extrait, le sens est inchangé : il perd simplement sa connotation dépréciative) ;

- et le procédé vu plus haut du point de vue prêté à un tiers sans source ni citation : "...elle n'est destinée qu'à évacuer la notion d'entreprise, vue comme un lieu d'oppression" (et toujours avec la fameuse NRR).

Et c'est tout. Sur le principe de deux poids deux mesures, j'en conclus que la rigueur de cet article dévoile la place que la notion de propriété occupe dans cette "encyclopédie" (héhé...), et par voie de fait dans la pensée de l'auteur. De fait :

 

"La propriété, de même que la liberté dont elle constitue une condition indispensable..."

 

...est au centre de la pensée libérale (comme le principe de différenciation est au centre de la pensée structurale (mais ça on s'en fout)).

 

Et voilà, j'avais enfin la réponse à mes questions. J'étais dans la lumière : Dieu a créé la Terre afin que l'homme jouisse librement des fruits de son travail. J'exagère sans doute en disant Dieu au lieu de reconnaître le jusnaturalisme* de la propriété. Mais, en somme, je comprenais...

...Pourquoi la propriété n'est qu'une convention sociale chez Rousseau ? Parce que le bougre ne reconnaissait pas sa jusnaturalité*.

...Pourquoi les minorités beuglardes ne cherchent qu'à dominer en réclamant un "droit à" ? (Et comment...?) Elles s'arrogent un leg jusnaturel.

...Pourquoi est-il est si douteux que l'activité de l'homme provoque des catastrophes environnementales ?

Parce que la Terre a été conçue pour qu'il puisse en tirer profit par le travail et l'épargne.

 

Marrant, le libéralisme.

 

 

 

Le gars derrière

 

 

 

*Jusnaturalisme : le préfixe jus, qui désigne la loi, désigne étymologiquement l'invocation de la divinité. Dans ce billet, le tout premier du blog, j'ai épinglé un site qui se fait passer pour une encyclopédie libre, c'est-à-dire à laquelle n'importe qui devrait pouvoir contribuer. Or il n'en est rien, et le terme "libre" a d'ailleurs été supprimé du site aujourd'hui, probablement sous peine de sanction. La subjectivité, envahissante dans le texte, témoigne d'un style propre à un auteur. L'idée globale de ce billet, sur laquelle je conclus assez maladroitement, est que cette subjectivité est indissociable de la pensée libérale, qui possède encore de vieux relents abrahamiques (John Locke était évêque) et se montre, par le fait, dévote malgré elle.

 



29/03/2019
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